Né à Comiso, en Sicile, Salvatore Meli s’impose dès les années 1950 comme l’un des céramistes les plus singuliers de l’Italie d’après-guerre. Formé à Florence, passé par Milan, il s’installe à Rome en 1950, où il côtoie Marino Mazzacurati, Renato Guttuso et Leoncillo Leonardi à la Villa Massimo. Dès 1951, Gio Ponti l’invite à exposer à la Triennale de Milan ; à vingt-trois ans, il décroche le prestigieux Premio Faenza pour un vase monumental orné de scènes de batailles archaïques.
Son œuvre rayonne rapidement à l’international : Biennale de Venise, Quadriennale de Rome, Triennale de Milan, expositions à Londres, New York, San Francisco, Buenos Aires, Prague. Lauréat de nombreux prix, dont la Médaille d’or du Président de la République italienne, il marque durablement la scène artistique et forme de nouvelles générations d’artistes à l’Accademia di Belle Arti de Rome. Son atelier de la Via Appia Antica devient un véritable laboratoire de création monumentale.
Rejetant le tour de potier, Meli sculpte ses pièces à main levée : il presse, tord et élève l’argile dans un geste proche de la danse, donnant vie à des formes asymétriques et vibrantes. Son style fusionne archaïsme méditerranéen, résonances tribales et abstraction moderne, sublimé par des émaux éclatants. Chaque œuvre est un corps en mouvement, empreint d’une énergie organique et d’une puissance expressive qui rendent son langage artistique distinctif et immédiatement reconnaissable.